Comment je suis partie en Inde sans carte bleue, et autres péripéties de voyage

Tout commence la veille du départ, soit le vendredi 30 Juin. Etant comme à mon habitude extrêmement en avance, je décide de me rendre à la pharmacie durant la matinée, afin d’aller chercher moult médicaments. Arrivée sur place, je tends mon ordonnance anti-palu et là c’est le drame, que dis-je, la débandade : la pharmacienne semble consternée, s’écrit que ce n’est PAS DU TOUT une prescription correcte, qu’il faut à tout prix que j’aille voir un spécialiste, que mon médecin est inconscient, et que « oh mon Dieu mais vous partez cette après-midi, mais c’est foutu dans ce cas, comment va-t-on faire ?! »

Tout en s’engueulant au téléphone avec le mec du service des maladies tropicales, elle me tend le boîtier de carte bleue en me demandant de régler. Et là, je sais pas ce qui m’arrive, coup de stress ou crise de blonditude aigüe : le flou complet dans ma tête, je fais 3 codes faux à la suite…S’ensuit l’inévitable verdict : paiement refusé. A ce moment, naïve, je n’ai pas encore conscience de ce que cela signifie, et me dirige donc gentiment vers le distributeur. Là forcément, carte avalée, et je commence sérieusement à paniquer : plus de CB à quelques heures du départ ! J’ai bien sûr filé ventre à terre à la banque directement mais rien à faire, une nouvelle carte met plusieurs jours à être créée. Histoire de bien commencer le voyage, je suis donc partie pour 6 mois en Inde sans carte bleue !

Mais ce n’est pas tout…. Ayant, comme il se doit, commencé ma valise le matin même, je parviens tant bien que mal à la boucler quelques minutes avant le départ, quand je reçois un coup de fil de ma future coloc, qui glisse négligemment dans la conversation « Ca a été pour ta valise, pas trop galère de respecter le poids maxi ? ». Je blêmis d’un coup en me souvenant soudainement que chaque kilo supérieur aux 20 réglementaires est facturé des fortunes par Air France…La peur au ventre, Soeurette et moi ramenons le pèse-personne pour sonder la bête, et le verdict tombe : 36 kgs ! Je jette donc complètement au hasard la moitié de mes affaires, affaires que j’avais pourtant choisi minutieusement auparavant…double déchirement pour moi que de re-devoir opérer un choix drastique parmi mes fringues.

J’arrive finalement sans encombres à Paris, puis sous bonne escorte chez Jayp, pour ma dernière soirée sur notre bon vieux sol français. Petite teuf plutôt soft sur place, puisqu’il est prévu que mon cher Jayp me conduise jusqu’à Roissy le lendemain matin, et que Anne-Lo et Bébé, solidaires et empreints de bonté comme toujours, nous accompagnent. Coucher aux alentours de 3H plus ou moins alcoolisés suivant les cas, réveil fixé à 4h30, afin d’être à l’aéroport vers 5h30, soit 3H avant le départ, ce qui est le délai correct pour ce type de vol. Sonnerie stridente, nous émergeons difficilement, hagards, le visage défait et l’œil terne. Je sens que l’effort est de taille pour chacun de mes amis et ne leur en suis que plus reconnaissante. Néanmoins, en arrivant devant le terminal A, problème : pas de traces d’un vol Paris-Bombay ! Prise de doutes, je vérifie mon billet et ne peux que constater que la blonde attitude a encore frappé : mon vol n’était qu’à 10h30, nous aurions pu dormir 2H de plus…Bien entendu, pour de nous enfoncer au fond du trou, le McDo n’ouvre qu’à 7h30 alors qu’il est 5h45 ! Nous sommes donc obligés de nous rabattre sur un pauvre café hors de prix, qui aura tout dxe même le mérite d'abriter mon dernier petit dèj français (et je peux vous dire que je l'ai savouré!). Mers chers amis et moi (que je ne peux que remercier encore une fois) avons donc gentiment patienté, puis le reste des formalités s'est miraculeusement déroulé sans encombres.