Voyage Inde

Voyage Inde

31 mai 2008

Back!

Il y a 6 jours, c'est le coeur gros et l'allure empotée (70 kgs de bagages ça n'aide pas) que je m'envolais vers la France... Eh oui, près 11 mois fabuleux à Bombay, il a bien fallu se résoudre à rentrer au pays, l'expiration imminente de mon visa ne me laissant pas tellement le choix.

N'étant pas du tout rentrée au cours de mon année, je m'attendais à un bon vieux choc et à être bien déboussolée les premiers jours... Ca n'a pas raté, bien que la réadaptation à cette chère France soit vraiment rapide (je soupçonne fromage et saucisson d'avoir joué un rôle crucial).

Alors, que peut-on ressentir en arrivant dans un pays occidental, après presque un an dans un autre monde?

- Number one, et sans surprise, ce qui choque le plus c'est le climat! J'ai direct attrapé un bon rhume des familles et j'ai toujours un peu de mal avec ce ciel d'un gris persistant. Néanmoins, je dois dire qu'avoir quitté les 35° couplés aux 80% d'humidité de Bombay en Mai a un côté reposant.

- L'absence de couleurs. Ca par contre c'est définitivement baddant, j'ai bel et bien l'impression d'être arrivé dans un monde sur lequel on a mis un filtre "gris/terne". Comparé à l'Inde, où l'explosion de couleurs est permanente et où l'on en prend pleins les yeux tous les jours, la France semble fade au possible.

- Plus de bruits, plus de concerts de klaxons, plus de monde partout...tout me semble extrêmement calme ici. Bon c'est sans doute aussi beaucoup parce que je suis passée d'une des plus grosses mégalopoles mondiales à une petite ville en banlieue nantaise: pas vraiment de comparaison possible!

- Je suis tombée en hallucination la première fois que j'ai été de nouveau en virée dans mon bien-aimé Super U. Le choix m'a paru DEMENTIEL, limite ça m'a bloqué, trop de divines choses à la fois. Même syndrôme dans les magasins de fringues, en revanche là les prix m'ont eux aussi paru démentiels.

- Et puis je passe sur les petits tics dont on a eu du mal à se séparer: à chaque fois que j'entre dans une pièce je cherche l'interrupteur du fan (ventilo), je dis très régulièrement "Sorry" ou "Hello" sans faire gaffe, j'ai sorti un billet de 10 roupies pour payer mon monaco samedi et j'ai tendance à trouver étrange que les voitures roulent à droite.

En résumé, ça fait bien bizarre, l'Inde me manque (et ceux que j'y ai laissé aussi...) mais ça va quand même...heureusement que y'a la famille, les amis et bien évidemment la bonne bouffe de chez nous!

Avant de clôturer définitivement ce blog, j'ai encore quelques articles à mettre en ligne, histoire de transformer mes crises de nostalgie en quelque chose de constructif!

15 mai 2008

I am a Bollywood dancer!

Il y a quelque temps, j'ai pu réaliser un autre élément de la fameuse liste "Choses à avoir absolumment fait avant de quitter l'Inde" puisque j'ai été danseuse dans un Bollywood! Non pas simple figurante, ça je l'avais déjà fait 2 mois auparavant déguisée en serveuse espagnole (c'est d'ailleurs fort dommage que je n'ai pas de photos immortalisant l'évènement parce que le résultat était grandiose), mais bien Bollywood Dancer!

Qu'est-ce-que ça change me direz-vous?

- C'est beaucoup plus funky: on doit faire du freestyle c'est à dire remuer notre body comme on veut, de préfèrence tout de même de manière bien suggestive ( bah oui, ils sont pas à une contradiction près les indiens, les Bollywood sont pleins de scènes dansées quasi pornographiques, par contre surtout pas de baiser à l'écran) donc on a un peu l'impression d'être payées pour s'éclater en boîte. Les 2 premières heures disons.

- On est vachement mieux considérées que les figurants lambdas: on a NOTRE loge, ce qu'on veut à manger, des porteurs à eau sur le plateau...

- C'est méga bien payé: 5000 roupies (100€ jadis, mais au taux actuel de la roupie plutôt 80) la journée, contre 2000 grand maximum en tant que figurant (les touristes n'ont droit qu'à 500). Et les danseuses pro, celles qui font les choré aux côtés des acteurs phare gagnent 10 000 rps par jour de tournage...soit juste 5 fois le salaire moyen mensuel par jour. Quand je parlais de contrastes...

En bref, c'est clairement une expérience qui vaut le coup, ne serait-ce que pour découvrir l'envers du décor et ce qu'est en vrai un tournage de cinéma. Je ne fantasme d'ailleurs plus du tout sur ce milieu: les journées sont interminables (12h de tournage par jour est la moyenne, ça peut facile aller jusqu'à 15), on passe 80% du temps à attendre et les mêmes micro scènes sont retournées 4-5 fois chacunes en moyenne.

Toujours le même raffinement très indien au niveau du maquillage

Enfin, je peux maintenant clamer haut et fort que je me suis trouvée à quelques mètres de Kareena Kapoor et Salif Ali Khan, THE couple Bollywood du moment. Et je m'en vais attendre impatiemment la sortie de mes deux films, prête à faire du arrêt sur image pendant 3H histoire de m'entrapercevoir 2 secondes et demi :)

En bonus, une photo de toute beauté d'un de nos nombreux job d'hôtesse (ça n'arrête pas ces temps-ci), pour lesquels chaque fois nos uniformes de travail rivalisent de subtilité et d'élégance, admirez plutôt:

7 mai 2008

Du rififi à la Pandurang Society

Moult changements ont eu lieu dans notre charmante demeure de la Pandurang Society, il était temps que je vous mette au courant.

Ainsi, suite au départ le mois dernier de notre regretté Flavoune et de son acolyte Thibault (qui n'était techniquement pas notre coloc mais c'était tout comme au vu du temps passé à l'appart), nous sommes partis en quête de nouveaux camarades de vie, le loyer ne se payant pas tout seul.

La recherche fut ardue et internationale , il y eut 3 fausses alertes, suivi d'un belge congolais exportateur de bananes de passage durant 10 jours, puis une potesse blonde allemande durant une semaine.

Enfin, on a fini par trouver notre bonheur en la personne de deux indiennes, Stéphanie et Jessica, qui vivent avec nous depuis le début du mois.

La cohabitation se passe plutôt bien, mis à part quelques problèmes avec notre society: nos proprios nous ont en effet rapporté que les voisins s'étaient plaint du nombre trop important de garçons venant chez nous!

On commence par être très surpris, étant donné qu'on a eu aucun souci pendant 10 mois. On comprend ensuite qu'avant c'était différent, on était que des blancs, personne ne pouvait nous reprocher quoi que ce soit. Maintenant qu'on vit avec des indiennes, des gens du pays, ça devient beaucoup moins acceptable et les voisins se permettent de juger nos nouvelles colocs, de les espionner quasi ouvertement. Eh oui c'est comme ça en Inde, plus grande démocratie du monde, on a beau être chez nous, on n'est pas censés faire ce qu'on veut, et surtout pas déplaire à la morale bien pensante du voisinage!

Pour finir, petite photo de notre salon qui n'avait jamais été aussi rempli, à l'occasion de notre seule et unique vraie soirée à l'appart:

6 mai 2008

Hampi,


Le départ approchant à grands pas (moins de 3 semaines...gloups), je suis complétement en mode "tenter de faire le plus de choses possibles avec de partir et en profiter un maximum", et Hampi était LA destination en tête de liste, l'endroit que je voulais absolumment voir avant de quitter l'Inde. Ce ne fut pas simple, étant donné que c'est assez loin de Bombay mais après moult négociations au taf pour obtenir un jour de congés, et la découverte de l'existence d'un bus de nuit direct Bombay-Hampi en seulement 15h, nous étions parés pour l'aventure.



Quelques mots sur Hampi:


C'est un petit village situé dans l'état du Karnataka, appartenant au Patrimoine Mondial de l'Unesco lui aussi. Ancienne capitale du dernier grand royaume hindou de Vijayanagar, le site regroupe sur 30 km² une multitude de temples et palais, dans un décor naturel grandiose. Actuellement, il paraît que des hordes de hippies sauvages souillent le site en y organisant de féroces raves party...bah oui, Goa c'est complétement surfait de nos jours!



Bon, autant prévenir d'emblée, je suis tombée totalement amoureuse de Hampi et ait été complétement conquise par son atmosphère unique, mystique et relaxante. Les paysages sont juste époustouflants, on a l'impression de déambuler dans un décor de cinéma géant et j'ai cru redécouvrir la vallée des merveilles de Petit Pied (THE dessin animé culte), et ouais rien que ça.



On a eu en plus la chance d'y aller hors saison, avec en prime plusieurs fois l'impression ô combien exaltante d'être seuls au monde.




Et puis en plus des paysages sublimissimes, Hampi c'est aussi:


- des restos façon Goa, avec moult plats occidentaux et les fameux petits dej gargantuesques à 2€ qui vont tant me manquer



-des ballades en scooter parmi les ruines, autant dire le pied intégral (même si on a crevé 3h après, et que c'était un peu moins marrant de chercher un réparateur sous le cagnard)


- moult singes! Le film Hanuman a été tourné à Hampi et les 200 singes utilisés pour le tournage ont ensuite été relâchés dans la nature...ça pulule donc pas mal!




- la découverte d'un petit coin de paradis juste pour nous à la suite d'une longue expédition "Je veux me baigner ou sinon je meurs" (parce qu'il faisait vraiment très très chaud, comme partout en Inde depuis début Avril): une rivière délicieusement fraîche sans personne aux alentours, j'ai eu l'impression de trouver une oasis après 15 jours de marche dans le désert, le méga kif quoi!

2 mai 2008

Ellora et Ajanta, ou le week-end dans les caves

Il y a 15 jours, nous avons été passé le week-end ,accompagnés de quelques petits camarades frenchies, sur les sites de Ajanta et Ellora, tous deux inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco pour leur grottes et caves creusées dans la falaise.

Il faisait vraiment très chaud (pas moins de 40° en journée, heureusement que la Kingfisher était présente!) et j'ai cassé ma sandale dès le début, m'obligeant à traîner la patte de manière tout à fait charmante, donc marcher durant des heures pour visiter des dizaines de grottes relativement semblables aurait pû sembler relever du masochisme le plus primaire.

Cependant, la visite s'est avérée être plutôt intéressante, le site étant réellement super impressionant, puisque la grande majorité des temples a été construit de façon monolithique, c'est à dire que l'édifice est d'un seul bloc, qu'ils ont directement taillé la roche...Quand on voie l'immensité de la chose, et la minutie des sculptures, on se dit que ça a dû vraiment être un taf de fou furieux! Et puis c'est aussi un bel exemple de tolérance religieuse et d'ouverture d'esprit puisqu'au même endroit se mêlent temples hindous, jaïns et boudhistes.

Bref, malgré la fatigue (trajet de 10h dans un bus de nuit sans clim' et comme toujours sans suspensions) une escapade hors de Bombay qui vaut le coup!