Voyage Inde

Voyage Inde

19 mars 2008

Mahabaleshwar, ou l'excursion au pays des fraises

Il y a 15 jours, on est partis en week-end dans une autre hill station (après Lonavla et Matheran), Mahabaleshwar, connue pour ses innombrables fermes de fraises mais aussi pour son lac et ses panoramas de folie.




Cette virée s'est révélée des plus sympathiques, les points de vue étaient réellement époustouflants (les photos ne leur rendent pas hommages), on a pu déguster moult boissons aux fraises, du jus de fraises au milkshake, en passant par les fraises à la crème, et pour couronner le tout, j'ai pu poursuivre ma grande histoire d'amour avec les singes (l'un d'eux m'a d'ailleurs tendrement mordillé la main) !


Quelques photos de ce fort sympathique week-end:




18 mars 2008

Népal part one: Pokhara

Partant donc de Varanasi, il nous fallait nous rendre jusqu'à la frontière népalaise...un petit train de nuit sans encombres jusqu'à Gorakhpur(mis à part un réveil en sursaut où l'on réalise que bien qu'arrivés à destination, le train est en train de repartir...panique à bord, surtout avec une accidentée parmi nous...On saute limite du train en route pour se rendre finalement compte 5 minutes plus tard qu'il était juste parti se garer)


Formalités de visa expédiées rapido (le passage frontalier est peu contrôlé), on avance sa montre de 15 minutes puis c'est parti pour un sympathique trajet de 8h en van où l'on ne tardera pas à réaliser que les routes népalaises sont encore plus pourries que leurs équivalents indiens (si si, c'est possible!). Bien évidemment, la chance nous accompagnant tout au long de ce périple, on aura également un petit accident qui nous retardera de 4H, nous faisant arriver à 2h du matin dans la charmante bourgade de Pokhara.

En dehors de sa proximité linguistique évidente avec le célébrissime dieu du R'n'B français (je n'ai pas résisté au plaisir de linker l'un de ses plus beaux clips, et Dieu sait pourtant que la concurrence est rude, le sublime "Elle me contrôle"), Pokhara (2ème ville du pays) est connue pour disposer d'un point de vue fantastique sur les sommets anapurniens. Bon, je préfère l'annoncer tout de go, comme la chance ne nous quitte pas, on a eu 2 jours de brume persistante et donc les fameuses cîmes magnifiquement enneigées, que nenni pour nous

Ca ne nous a néamoins pas empêché de profiter de distractions diverses et variées qu'offre Pokhara:

- On a fait un tour en bateau sur le petit lac so nice...





- Le Népal est également mondialement connu pour ses treks, Himalaya oblige. Comme on est de très grands sportifs, on a décidé pour commencer d'opter par l'ascension d'une montagnette, au sommet de laquelle se trouvait World Peace Pagoda (comme son nom l'indique, un ambitieux monument boudhiste destiné à promouvoir la paix dans le monde). C'est lors de cette sympathique promenade que nous avons fait connaissance avec la générosité népalaise: lors de notre unique pause (mouarf mouarf), on a rencontré deux porteurs de fagot qui se sont révélés supra sympas et avec qui on a pu faire une étape "Découverte des us et coutumes du pays" des plus mémorable.








- Le lendemain, réveil à 4h du mat' afin d'observer le lever de soleil sur l'Himalaya, spectacle grandiose s''il en est. Après une attente d'une petite heure, bien transis (parce qu'il fait froid au Népal et après 6 mois avec des températures minimales de 30°, ça fait tout drôle de goûter à du 0!) , on doit se rendre à l'évidence: il fait jour et on ne voit pas de sommets, les nuages sont toujours aussi présents... Petit-déj' inoubliable, chacun peletonné dans 3 couvertures, gracieusement fournies par la maîtresse des lieus super sympa.


- Puis on doit grimper jusqu'au sommet, afin d'admirer un peu mieux cette sublime vue de nuages. J'ai ainsi eu la confirmation que définitivement, la randonnée n'était pas faite pour moi puisqu'au bout de quelques minutes de grimpette j'étais rouge vif, hirsute, transpirante et méga essoufflée. Heureusement, Agasté était pas loin d'être dans le même état, nous avons donc gentiment suivi 100 bons mètres derrière le reste de la troupe.







- Ensuite, c'est la descente ponctuée de diverses et multiples pauses (bah oui, on est des bons trekkeurs du dimanche quoi!) , où l'on pu rencontrer d'autres nepali people, à chaque fois un très bon moment, qui a confirmé notre première impression: les népalais sont incroyablement accueillants et sympat!






- Et puis pour finir sur Pokhara, en vrac: on a vu des moines Shaolin (voire même Shaolin Soccer parce qu'ils étaient en pleine partie de foot), on a visité des grottes, on a shoppé dans un marché tibetain, on a acheté plein de North Face à prix cassés (enfin pas moi hein, faut pas déconner non plus) on a assisté à l'opening d'un nepali store avec les danses tradi et tout le toutim, on a mangé du BOEUF (eh oui, ils sont civilisés dans ce pays) , on a bu tout plein de Nepal Ice Beer et bien évidemment on a continué nos parties de billards endiablées!



Prochaine étape de ce palpitant récit: Chitwan National Parc, avec du tigre, du bain à dos d'éléphant et de la gnôle népalaise!

12 mars 2008

Varanasi

C'est décidé, stop à la procrastination, jusqu'ici je faisais ma flemmarde mais passant mes journées derrière un PC et n'étant pas débordée de boulot en permanence, plus d'escuses: je vais enfin (bah oui, vous en piaffiez d'impatience non?) raconter mes deux derniers gros voyages, le Rajasthan et le Népal.

Voici donc la fine équipe de notre voyage de mi-Janvier, avec comme d'habitude les CANA au complet, cette fois rejoints par the couple, Monsieur et Madame Chaulin (Constance étant depuis devenue notre bien-aimée roomate, et Nicho ayant migré à Delhi afin de faire de la big big money en audit)


Mais avant toute l'expédition népalaise, arrêt par Varanasi (anciennement Bénarès), LA ville sacrée par excellence.


Ce qu'en dit Le Routard : "Varanasi a toujours été un des lieux les plus saints de l'hindouisme, dans le même genre que le Vatican pour les catholiques, ou La Mecque pour les musulmans. Pour beaucoup, Varanasi est une révélation, une ville inspirée, où l'on peut découvrir la psychologie indienne et surtout la puissance de la religion sur les mentalités. C'est un endroit qui touche, et d'ailleurs certains n'en repartent pas indemmes. On y trouve un monde à part, l'essence de l'Inde. [...] En bref, vous dans le coeur battant de l'hindouisme, la ville où s'exprime avec la plus grande ferveur les croyances de plus de 800 millions d'individus!


Ils viennent à Varanasi principalement pour:

- Se baigner et faire ses ablutions dans l'eau du Gange, fleuve ô combien sacré qui traverse toute la ville et qui est censé purifier l'être humain de ses péchés. On peut donc voir à longueur de journées une foule d'individus se laver dans le Gange, qui reste tout de même le fleuve le plus pollué au monde.

- Attendre la mort : en effet, mourir à Varanasi c'est normalement avoir l'assurance de voir son âme monter au ciel sans passer par le cycle sans fin des renaissances. C'est aussi ici que sont incinérés les corps, via divers burning ghâts qui sont alimentés en permanence et ne s'éteignent jamais (La légende dit qu'ils brûlent depuis plus de 4000 ans).


Le petit topo culturel de rigueur effectué, il est assez difficile de restranscrire l'ambiance unique de Varanasi avec des mots...C'est effectivement une ville spéciale, à l'atmosphère clairement empreinte de spiritualité, vraiment apaisante. C'est aussi la seule ville indienne dans laquelle j'ai eu l'impression de me retrouver en plein Moyen-Âge: la vieille ville est constituée entiérement de petites ruelles super étroites, quasi pas d'éclairage la nuit, des vaches et toutes sortes d'animaux partout, une saleté omniprésente...Plus que n'importe où ailleurs, on a vraiment l'impression d'être en dehors du temps, très loin du 21ème siècle et des pays occidentaux en général.



Et puis il y a le fait que, pour la première fois de ma vie, j'ai vu des gens morts et pas qu'une seule fois: on croise des processions mortuaires à chaque coin de rue et on voit les corps brûler tout le long du Gange. J'appréhendais pas mal mais contrairement à ce qu'on pensait, rien de choquant ni de dérangeant: la mort est considérée de manière radicalement différente ici, comme une simple étape, et du coup les cérémonies dégagent une atmosphère sereine, à peine triste.



Enfin, en dehors de tout l'aspect religieux, la ville en elle même est juste magnifique, avec une lumière incroyable et les ballades en barque sur le Gange au lever de soleil sont tout simplement enchanteresses...


Bon sinon, complétement en vrac:

- On a vu un fakir charmeur de serpent, même que Nikette a vaincu sa peur et l'a eu autour de son cou, youhou.


- On a pris des chaï dans les petits pots en terre cuite qu'on peut éclater par terre après usage, ce dont on ne s'est pas privés!

- Nico ne voulant pas quitter le pays sans avoir testé le bang lassi, je me suis portée volontaire pour l'accompagner. Ca n'avait RIEN à voir avec le premier goûté à Varkala, celui-là était jaune fluo, immonde et ses uniques effets ont été un léger mal de ventre.


- Agathe a trouvé son home sweet home.


- On est tombés en plein festival de cerf-volants (Papa, j'ai pensé à toi!), ils en sont fanatiques ici, et Constance a eu droit à un cours magistral.


- On a été attaqués durant notre petit déj à la guest-house par un singe mutant vert, même moi je suis d'accord pour reconnaître qu'il était horrible et énorme, ce salopiot a d'ailleurs renversé toute notre table...


- On a rencontré un marchand de paschminas very nice, chez qui on a passé un long moment, le choix qu'il avait étant hallucinant.

- On a débuté de manière intensive l'activité qui deviendra THE passe temps officiel du séjour: le billard!


Enfin, je termine ce long billet avec le drame du voyage, by Charolette-celle-qui-n'avait-pas de chance: au moment de partir prendre notre train, Cha trébuche dans le tapis de l'entrée et bam, superbe entorse...pratique avant de partir trekker au Népal! Ceci nous conduira donc à prolonger d'une journée notre séjour à Bénarès mais donnera également lieu à de nombreuses autres péripéties que je conterais plus tard.

5 mars 2008

2 mariages en 1

Sur ma liste "Choses à avoir absolument faites avant de quitter l'Inde", il y avait bien évidemment assister à un mariage indien. On était d'autant plus frustrés de pas encore y avoir droit qu'à peu près tous les autres français en échange l'avaient fait...autant dire que lorsque jeudi dernier notre pote Babloo nous demande si ça nous tente de l'accompagner à une réception de mariage, on saute sur l'occasion!

On hésite un peu concernant nos fringues ( Est-ce-qu'on sort THE sari pour l'occasion, ce qui signifie du coup prévoir une bonne heure de préparation histoire de réussir à le mettre à peu près correctement?) mais quand Babloo nous dit qu'on peut y aller à la cool, on hésite plus très longtemps et choisissons la facilité et le basique.



Arrivés sur place, on commence par se sentir un peu cons étant donnés que la plupart des invités sont sur leur 31, les mecs en costards (indiens hein, donc méga kitsch à paillettes ou velours, faut pas déconner non plus) et les filles en saris de soirées (apparement le but étant d'avoir le sari le plus pailleté possible). Bref, des couleurs dans tous les sens, on en prend vraiment pleins les yeux...


Mais assez vite on oublie ces petits désagréments vestimentaires pour se concentrer sur le décor qui nous entoure: de la folie! Moult stands de bouffe (mais vraiment, peut-être 40 étals différents, avec toute sorte de cuisine, une fontaine à chocolat, un bar à jus de fruits, une "boulangerie"...y'a même un stand de pâtes!), une décoration très travaillée à base de guirlandes lumineuses, de fleurs à profusion, de draps et tentures divers et variés, d'énormes fontaines et de dauphins kitsch à souhait, des serveurs en livrée partout...


Bref c'est très impressionant, on ose à peine imaginer le coût d'une telle soirée et on a surtout beaucoup de mal à concevoir l'intérêt d'une telle débauche de luxe et d'opulence pour un simple mariage, d'autant plus dans un pays qui compte un bon nombre de personnes dans la misère la plus totale. Seulement ce serait ne pas réaliser que dans la culture indienne les mariages sont extrêmement importants, qu'ils sont régis par des dizaines de coutumes et rituels très précis et que la fête en elle même (qui s'étale sur 4 à 5 jours) se doit d'être fastueuse. Les familles les plus pauvres sont ainsi prêtes à s'endetter pour pouvoir offrir à leurs enfants une célébration digne de ce nom.

Les mariés passent toute la soirée sur une estrade, sur laquelle les invités (plusieurs centaines) viendront un à un les saluer et prendre une photo à leurs côtés...ce qui signifie concrétement passer 4-5 heures à devoir poser, sourire le soir de son mariage: le genre de tradition qui fait réfléchir avant d'épouser un indien!

La queue pour obtenir THE photo avec les mariés


Après avoir bien profité du buffet et des boissons, on finit par réaliser que Babloo reste introuvable...pour comprendre ensuite qu'on s'est trompés de mariage, et que celui auquel on est effectivement invités est quelques centaines de mètres plus loin!


On effectue donc une migration et découvrons un mariage de type complétement différent: moins fastueux, beaucoup moins d'invités et du coup une atmosphère bien plus chaleureuse, d'autant plus qu'il y avait un bar à alcool cette fois :) Et puis on a pu rencontrer le couple de mariés, un mariage d'amour (et non pas arrangé) , ça se voyait et ça fait plaisir!

Prochaine étape: assister aussi à la cérémonie religieuse, qui reste quand même la partie la plus intéressante, j'entends bien évidemment par là la plus typique voire même pittoresque...parce que bon, on a beau être en Inde depuis 8 mois, on en reste pas moins des bons touristes dans l'âme!